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La Justice de Colombie-Britannique et l’absurdité linguistique canadienne

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mauvaise herbe

Le Canada est une sacrée bonne blague.

On sait que ce n’est pas un problème au Canada qu’un juge de la Cour suprême soit unilingue anglophone (un unilingue francophone ne serait même pas concevable…) et on apprend qu’il est impossible en Colombie-Britannique de déposer en cour des documents uniquement en français.

J’espère que ceux qui pensent encore que le bilinguisme canadien n’est pas seulement un voeu pieux vont enfin se réveiller. Le poids du français au Canada n’a jamais été bien fort et on se rend de plus en plus compte que le Québec est son dernier rempart américain, qui s’affaiblit à la mesure de la mondialisation, qui promeut la langue anglaise comme si c’était la panacée au niveau économique, comme le suggère avec ses mots Joanne Marcotte :

Peut-on s’interroger sur les effets d’une telle restriction (celle de la langue) sur la prospérité économique du Québec? Se peut-il qu’il y ait une relation entre nos obsessions et réglementations linguistiques et le retard relatif constant que le Québec maintient en terme de niveau de vie et sur notre difficulté à attirer des investissements privés?

(Ces questions étant pertinentes seulement pour ceux qui souffrent de la maladie mentale [une sorte de paranoïa schizoïde] qui fait voir le Québec comme étant presque un pays en voie de développement…)

Mais toute la dynamique linguistique hors Québec en est une où l’unilinguisme anglophone est la norme (même au Nouveau-Brunswick, malgré leur bilinguisme d’État — la francophonie y est toujours en mode combat). Étant de ceux qui croient que l’unilinguisme francophone devrait être la norme au Québec, donc que la place de l’anglais devrait vraiment être relayée à la sphère privée (avec bien sûr quelques nananes — dont n’ont jamais profité les francophones ailleurs), je ne peux pas refuser la place constituante de l’anglais dans le ROC.

Donc, la situation des francophones hors Québec ne m’émeut pas vraiment, à la base, tout comme la situation des anglophones au Québec. Cependant, comme on le voit dans le cas de la Colombie-Britannique, relaté plus haut, c’est l’absurdité du bilinguisme qui me permet de prendre la défense de ces francophones, qui ont des droits disproportionnellement moindres, comparés à la minorité anglophone d’ici.

Si vous ne le saviez pas, au Québec, « en matière de législation et de justice, les lois et les règlements sont adoptés en français et en anglais, les deux versions ayant le même statut officiel. De plus, toute personne peut s’adresser aux tribunaux en anglais ou en français et obtenir dans sa langue une traduction d’un jugement si celui-ci est rendu dans l’autre langue. » Et le Québec se fait traiter d’État nazi au niveau linguistique…

Voilà le topo : Pierre Elliott Trudeau s’est payé le fantasme de maquiller le Canada aux couleurs du bilinguisme, ce qui, dans les faits, n’a pas changé grand-chose au niveau de chaque partie. En Colombie-Britannique, c’est une loi coloniale datant de 1731 qui contrecarre cette merveilleuse Charte canadienne des droits et libertés qui, au Québec, donne du fil à retordre à toute tentative de légiférer pour protéger la langue française.

Le français est une mauvaise herbe dans le jardin canadien.

(Crédit photo : Comrade Foot)


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